[BG] - Drow - Nshadella

Je suis Nshadella, l’unique fille du meilleur forgeron de toute la région où je suis née.
Les gens venaient de très loin pour venir faire fabriquer leurs armes chez lui.
Toute petite, sachant à peine tenir debout, je me traînais jusqu’à son atelier ,pour entendre le ronflement du soufflet qui attisait les flammes de la forge, écouter le tintement du marteau sur le fer encore chaud. C’était magique de voir ce morceau de métal devenir peu à peu une épée, une dague. Le tranchant des lames qui naissaient sous le marteau de mon père ,les gravures que son ciseau sculptait, aucun autre forgeron n’était capable de telles prouesses. lorsque je grandis, je rêvais devant elles, imitant un combat, ce qui faisait sourire mon père ainsi qu’un des ces meilleurs clients et un ami…Lrizz…la meilleure lame de la région voire du pays.
Un jour la Matrone de la région, vint passer commande à mon père pour sa garde personnelle. Le délai qu’elle lui imposait était trop court, vu la charge de travail que mon père avait déjà. Il essaya, en toute humilité de lui faire comprendre mais sa réponse claqua :
Je suis LA Matrone, que ma commande soit prête en temps et en heure.
Mon père à cette période travailla jours et nuits en ne s’accordant du repos que lorsqu’il s’assoupissait au dessus de sa forge.
C’est à cette période que j’eus 20 ans, je n'étais encore qu'une enfant. Ce jour là mon père m’appela près de lui.
Voilà pour toi *me dit-il *en me tendant une dague comme je n’en avais jamais vu auparavant tellement était joliment sculptée et ciselée, un vrai travail d’orfèvre Tu sera une vraie guerrière *ainsi ajouta t-il avec un sourire.*
Ce fut le plus beau et le plus terrible jour de ma vie.
Alors que je combattais un adversaire invisible, Lrizz entra…je m’élançais vers lui, dague en avant, en le provoquant.
Il partit d’un éclat de rire. Quelle bravoure petite Nshadella.
D’une main il me saisit dans ses bras pour me donner un baiser sur la joue.
Quand tu seras plus grande je t’apprendrais à te servir de ta dague, mais il faut que tu grandisses encore un peu.
J'allais protester mais mon père, me coupa la parole afin de dire à Lrizz qu’il était désolé que son épée ne serait prête que dans quelques instants, il lui fallait la fignoler, il lui conseilla d’aller prendre un verre à la taverne et de revenir plus tard.
Voyant la mine inquiète de mon père, il le questionna.
Il y a quelques temps la Matronne me passa commande mais le délai était trop court au vu de ce que j’avais déjà à faire. Je le lui ai fait comprendre….*soupira*…j’ai travaillé jours et nuits avec très peu de repos…mais…elle vient ce soir et…*son visage s’assombrit, ses yeux semblèrent se voiler*…
Si vous voulez je vais attendre ici au cas où... *répondit Lrizz *
Je vous remercie mon ami mais non…vous connaissez la Matrone *soupir désespéré de mon père*. je préfèrerai continua-t-il…enfin… si…Nshadella…vous comprenez…
Mais…* tenta de rétorquer Lrizz, coupé par mon père*
Sur ce il sortit et s’éloigna vers la taverne.
Mon père finit l’arme de Lrizz qu’il rangea dans un placard, comme à l’abri des regards puis il s’attaquait à la dernière épée de la commande de la Matrone, quand il entendit un fort bruit d’armures dans la ruelle
se tournant vers moi il me dit* :
va te cacher derrière ce meuble et promet moi de ne pas en sortir tant que tu n’entendras pas prononcer ton nom…*je regardais mon père sans comprendre*…allez file et surtout ne sors pas quoi que tu entendes…sauf à ton nom.
Quelques instant après j’entendis les cris d’une femme, de la Matrone je l’avais reconnu, des bruits d’armes et plus rien….je ne bougeais pas comme mon père me l’avait ordonné.
La porte s’ouvrit à nouveau…une voix connue appela mon nom.
C’était Lrizz qui me prit dans ses bras en me serrant très fort….mon père gisait par terre.
Pourquoi a-t-elle fait ça je la déteste[/b
Je montrai à Lrizz où était son épée.
[b]Vous avez promis ...vous m’apprendrais à manier la dague , *serrant très fort ma dague contre mon cœur*.
je te le promets…
.et c’est ainsi que les années durant je m’entraînais aux arts de la guerre avec Lrizz.
Bien des années ont passé. Je suis devenue une femme, mon coeur marqué au fer rouge par cette nuit, je n'ai eu cesse de m'aguerrir de toute trace de haine pour glacer mon coeur....Lrizz m'ayant appris non seulement l'art de bien manier la dague mais aussi de savoir garder la tête froide en toutes circonstances. Lui et mon père m'ont enseigné que la colère ne servait à rien d'autre qu'à nous nuire. Il faut savoir écouter, voir et éventuellement se plier afin de mieux pouvoir rebondir.
Une fois que j'aurais acquis une certaine sagesse, que je serai la plus habile dague de la région, je mettrais fin à ma solitude pour me joindre à une personne, à une famille qui sera en harmonie avec ma façon de penser mais à la condition de ne pas plier sous son joug. J'ai appris ce que voulais dire le mot liberté et si je respecte certaines règles, il n'est pas question pour moi de subir l'injustice du despotisme.