Né dans une petite ville d’Ombre-Terre, fils unique d’une mère autoritaire et d’un père soumis, je grandis sous les règles que m’imposa ma mère, c’est-à-dire à faire comme mon père : l’esclave. Les hommes étant inférieurs aux femmes dans ce monde qui est le notre, nous nous retrouvions souvent, mon père et moi, à faire tout le sal travail dans la maison. Quand ma mère partait et me laissait seul avec mon père, ce dernier me laissait faire un peu ce que je voulais, ainsi je pouvais sortir et aller admirer les guerriers et les magiciens s’entraîner sur des mannequins de bois. Parmi eux, un Chevalier de Palus en armure reluisante menait un combat effréné contre son mannequin de bois, c’était mon idole. De toutes les personnes qui s’entraînaient sur cette plaine c’était lui que j’admirais le plus. Tous les soirs dans ma chambre, je me mettais dans la peau de ce guerrier et je refaisais tous ses mouvements dans le vide, parant, attaquant, esquivant, m’imaginant un adversaire mobil et agile. Je terminais souvent en sueurs, couché dans mon lit, m’endormant petit à petit que mon cœur ralentissait. Je ne sais comment mais un jour ma mère fut mise au courant de mes sorties clandestines, et sachant que je ne serais jamais sorti sans l’autorisation de personne, elle punit mon père. Je le découvrit mort le lendemain matin, allongé sur son lit. Ma mère me dit qu’il s’était éteint dans son sommeil par je ne sais quel malédiction, plus tard j’appris qu’elle l’avait empoisonné au dîner. Toujours est-il que cet évènement mit un terme à ma vie dans cette maison. Le lendemain soir je fuguais, je me dirigeais vers la plaine pour admirer une dernière fois ces mannequins de bois tailladés par tant de coups d’épées. Alors que mon regard embrassait une dernière fois ce paysage, j’aperçut quelque chose de luisant, je m’approchait et découvrit une dague planté dans ce qui aurait été le cœur si c’avait été un homme, elle alla directement rejoindre ma ceinture.
C’est ainsi que je m’enfonçais dans la forêt avoisinante, laissant derrière moi tout ce que j’avais connu jusqu’alors. J’avais 17 ans.
Nombres d’aventures et de péripéties s’ensuivirent, qui me firent connaître le monde et ses habitants, je découvris le mauvais côté de l’homme, le goût du sang, et j’appris à survivre. A chaque combat livré je me battais comme mon héro d’autrefois, le remerciant après chaque combat des leçons que j’avais tiré de lui. Après chaque coup porté, ma réputation de colérique se renforçait de plus en plus, ainsi je gagnais le surnom de St. Anger.
Aujourd’hui, âgé de 23 ans, je ne me bat pas pour un monde meilleur mais pour le sentiment que l’on nomme « amitié », car je fais désormais parti d’un groupe, ma « famille », pour laquelle je donnerais ma vie. Désormais je ne suis plus seul et je les aiderais à atteindre leur but, les Nephilims.